21.1.15

Lettre ouverte à l'Etat islamique













Dans une lettre ouverte au calife autoproclamé et chef de l'organisation de l'Etat islamique Abou Bakr Al-Baghdadi, des érudits musulmans du monde entier condamnent, Coran à l'appui, les atrocités commises par les djihadistes.


"Vous avez donné au monde un bâton pour battre l'islam alors qu'en réalité l'islam est complètement innocent de ces actes et les interdit." C'est en substance le message adressé à l'organisation de l'Etat islamique par plus de 120 musulmans issus de nombreux pays – dont l'Egypte, le Liban, l'Irak, le Pakistan, l'Indonésie, l'Arabie Saoudite, ainsi que des Etats européens.

Voici, traduit en français, l'essentiel des 32 pages dans lesquelles les signataires – sunnites comme les membres de l'EI – dénoncent les actes des djihadistes et démontrent qu'ils sont illicites au regard de l'islam.

Note de synthèse

1. Il est interdit dans l'islam d'émettre des fatwas sans disposer des connaissances requises. Même dans ce cas, les fatwas doivent respecter le droit islamique tel qu'il est défini dans les textes classiques. Il est également interdit de citer un verset, même incomplet, du Coran pour en tirer un règlement sans considérer tout ce que le Coran et les hadith [recueil des faits et paroles attribués au Prophète] enseignent sur la question. En d'autres termes, les fatwas répondent à des conditions subjectives et objectives strictes et nul ne peut "prélever" des versets coraniques pour appuyer des arguments juridiques sans considérer le Coran et les hadith dans leur ensemble.

2. Il est interdit dans l'islam d'émettre des règlements juridiques sur quoi que ce soit sans maîtriser la langue arabe.

3. Il est interdit dans l'islam de schématiser les questions liées à la charia et d'ignorer les sciences islamiques établies.

4. Il est autorisé dans l'islam [aux lettrés] d'exprimer des avis divergents sur quelque sujet que ce soit sauf sur les fondements religieux que tout musulman se doit de connaître.

5. Il est interdit dans l'islam d'ignorer la réalité de l'époque contemporaine quand on établit des règlements juridiques.

6. Il est interdit dans l'islam de tuer des innocents.

7. Il est interdit dans l'islam de tuer des émissaires, ambassadeurs et diplomates ; il est par conséquent interdit de tuer des journalistes et des membres d'organisations humanitaires.

8. Le djihad dans l'islam est une guerre défensive. Elle n'est pas autorisée sans une juste cause, de justes objectifs, et sans respecter des règles de conduite.

9. Il est interdit dans l'islam de déclarer que quelqu'un est non musulman, sauf s'il (ou elle) professe ouvertement ne pas avoir la foi.

10. Il est interdit dans l'islam de blesser ou de maltraiter – de quelque façon que ce soit – des chrétiens ou autres "gens du Livre".

11. Il est obligatoire de considérer les Yézidis comme des gens du Livre.

12. La réintroduction de l'esclavage est interdite dans l'islam. Il a été aboli par consensus universel.

13. Il est interdit dans l'islam de convertir les gens par la force.

14. Il est interdit dans l'islam de priver les femmes de leurs droits.

15. Il est interdit dans l'islam de priver les enfants de leurs droits.

16. Il est interdit dans l'islam d'imposer des peines légales (hudud) sans respecter les procédures appropriées afin de garantir justice et miséricorde.

17. Il est interdit dans l'islam de torturer les gens.

18. Il est interdit dans l'islam de défigurer les morts.

19. Il est interdit dans l'islam d'attribuer des actes néfastes à Dieu.

20. Il est interdit dans l'islam de profaner les tombes et les sanctuaires des prophètes et des compagnons.

21. L'insurrection armée est interdite dans l'islam pour toute raison autre que l'absence avérée de foi du dirigeant et son refus de laisser les gens prier.

22. Il est interdit dans l'islam de déclarer un califat sans l'accord de tous les musulmans.

23. La fidélité envers sa nation est autorisée dans l'islam.

24. Après la mort du Prophète, l'islam n'exige de personne qu'il émigre où que ce soit.

Source: Courrier International

13.1.15

« Je suis Charlie » prend les Français pour des Charlots










Cette doxa fonde la matrice onirique dans laquelle l’oligarchie voudrait nous faire croire que nous vivons.


Avec le dramatique attentat terroriste contre Charlie Hebdo la France légale, c’est-à-dire, pour le dire autrement, l’oligarchie politico-médiatique, veut une nouvelle fois nous enfoncer dans le déni de réalité. Pour son plus grand profit.

La doxa du Système

Il faut reconnaître au président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, d’avoir donné sobrement le ton dès le 8 janvier.

Pour lui, cet attentat sanglant « est un coup porté à l’ensemble des musulmans » et « il ne semble pas que c’est au nom de l’islam » qu’il ait été commis car il s’agissait d’une « attaque contre la démocratie et la liberté de la presse ». En quelques mots cette autorité morale incontestée a remarquablement défini la doxa du Système.

L’écrivain Tahar Ben Jelloun a aussi signé de son côté un article dans Le Monde du 9 janvier intitulé « L’islam victime des tueurs », pour l’édification de l’oligarchie qui lit ce « journal de référence ».

Et, pour jouer dans la cour des grands, Alain Juppé s’est empressé d’affirmer, le 8 janvier à Bordeaux, que « Nous (sic) nous battons contre ces fous, ces barbares, ces fanatiques qui ne peuvent se réclamer d’aucune religion ».

La doxa du Système

Depuis bientôt vingt ans le Système politico-médiatique nous enferme dans une doxa simple qui repose sur trois affirmations, sur trois tabous :

- l’immigration est une chance pour la France ;
- il n’y a aucune relation entre immigration, islamisme et terrorisme ;
- tous ceux qui doutent des deux précédentes affirmations sont des racistes qu’il faut mettre hors d’état de nuire.

Cette doxa fonde la matrice onirique dans laquelle l’oligarchie voudrait nous faire croire que nous vivons.

Car, si on comprend bien : quand on tire à la kalachnikov en criant « Allah Akbar » ou « Nous avons vengé le Prophète », c’est bien le signe indubitable que l’on n’est pas musulman ; on est seulement un fou qui s’en prend à la liberté de la presse. Et quand on tue des journalistes athées, c’est parce qu’on veut s’en prendre aux musulmans.

Les larmes de crocodile

Tout le Système politique institutionnel communie dans ce déni de réalité, avec bien entendu les larmes de crocodile et minutes de silence de circonstance.

Mais ces crocodiles ne font que déplorer les conséquences dont ils chérissent les causes. Ils font mine de découvrir l’horreur du djihadisme comme si celui-ci tombait brusquement du ciel alors qu’ils lui ont ouvert toutes grandes les portes de l’Europe.

Car ce sont les crocodiles de droite qui, sous Giscard d’Estaing, ont cédé au patronat qui réclamait toujours plus d’immigration pour réduire les salaires et qui nous ont précipités dans l’aventure du regroupement familial, transformant l’immigration de travail en immigration de peuplement. Ce sont les crocodiles de gauche qui ont transformé les immigrés en prolétariat « défavorisé », objet de toutes les sollicitudes compassionnelles et budgétaires : mais c’était pour masquer le fait que la gauche trahissait les classes populaires européennes en se ralliant au capitalisme mondialiste.

Tous ensemble ils n’ont cessé de réduire les moyens de la Défense et de la Police et ils ont mis en œuvre l’abolition de nos frontières. Et, tous en cœur, ils nous ont fait croire qu’en repeignant les cages d’escalier, en organisant la « société multiculturelle » ou en « luttant contre les discriminations » on réglerait tout.

Les Diafoirus du terrorisme

En réponse à l’attentat, les crocodiles brandissent maintenant des pancartes où il est écrit « Je suis Charlie ». Ils organisent une « marche républicaine » ou bien préconisent un « jour de jeûne » avec la « conférence des responsables de culte en France » (sic). Ils allument des bougies. Tous les corps constitués ont invité à signer force motions pleines de belles intentions. On nous ressort les valeurs de la République de la naphtaline en nous invitant à défiler entre Nation et République. La moraline, comme les larmes, coule à flots !

Voilà qui va assurément faire trembler les djihadistes ! Comme les 14 lois prétendument « antiterroristes » que les crocodiles ont fait voter en France depuis vingt ans, à l’évidence sans grand effet.

Non seulement ces Diafoirus nous mentent sur le diagnostic mais en outre ils préconisent un traitement à base d’incantations, à l’efficacité des plus douteuses contre les kalachnikov et les roquettes.

Les impuissants cyniques

En réalité les crocodiles « Je suis Charlie » ne se limitent pas au rôle de pompiers incendiaires. Ce sont surtout des politiciens retors et cyniques.

Car à l’évidence la gauche entend bien surfer sur ce drame pour tenter de reprendre l’initiative politique et idéologique. On pourrait même dire qu’elle s’y était bien préparée, manifestement…

Le Monde du 9 janvier titre gravement « Le 11-septembre français ».

François Hollande se rêve en effet sans doute dans la peau de G. Bush junior déclarant la guerre au terrorisme devant Ground Zero – et, plus prosaïquement, jouant la carte de l’union nationale, avec la complicité de toute la classe politique institutionnelle jusqu’en 2017, puisque cette prétendue union nationale doit exclure, bien sûr, le Front national, conformément au troisième principe de la doxa évoqué précédemment.

Une belle liberté en effet

Les « Je suis Charlie » ont en effet une conception particulière de la Liberté d’expression que, paraît-il, les djihadistes voulaient tuer. Car les « Je suis Charlie » forgent tous les jours les interdits médiatiques et judiciaires qui composent le carcan politiquement correct imposé à notre pays.

Les « Je suis Charlie » proclament « Pas d’amalgame » sur l’air des lampions. Mais cela ne les gêne pourtant pas du tout de pratiquer l’amalgame contre leurs concitoyens qui refusent l’islamisation, qu’ils traitent de fascistes, de racistes et de xénophobes et qu’ils traînent devant les tribunaux dès qu’ils le peuvent.

Et les « Je suis Charlie » qui vantent l’irrespect de Charlie Hebdo ne supportent aucune irrévérence à l’égard de l’idéologie cosmopolite qui les anime. On peut d’ailleurs douter que, si l’attentat avait visé le journal Présent ou l’hebdomadaire Valeurs actuelles, ils affirmeraient « Je suis Présent » ou « Mes valeurs sont actuelles » avec autant de bravade.

Ces « Je suis Charlie », en réalité, prennent les Français pour des Charlots.

Michel Geoffroy 9/01/2015

(*) La doxa est l'ensemble – plus ou moins homogène – d'opinions (confuses ou pertinentes), de préjugés populaires ou singuliers, de présuppositions généralement admises et évaluées positivement ou négativement, sur lesquelles se fonde toute forme de communication,

Source : Correspondance Polémia – 9/01/2015 http://www.polemia.com/les-je-suis-charlie-prennent-les-francais-pour-des-charlots/#!prettyPhoto