Externalités positives 1.0

Cette logique économique est omniprésente. Sans temps libre, pas d’entertainment ou de tourisme de masse. Sans désir de communication orale entre les gens, pas d’industrie des télécoms. Les modèles des médiateurs de l’information fonctionnent selon ce schéma depuis longtemps. Un journaliste professionnel, par exemple, collecte des faits (gratuits), des citations (gratuites) en utilisant le temps donné (gratuitement) par une foule de gens. Puis il en fait un produit commercialisable. Quand un journaliste sérieux titulaire d’un carte de presse avec sa bobine dessus interviewe quelqu’un, il est payé. Pas l’interviewé. Furieusement web 2.0, indeed. Est-ce si critiquable? Sauf à considèrer que les journaux qui rémunérent leurs sources pour obtenir leur histoire en exclu (au risque de les inciter à mentir ou biaiser) sont des modèles de vertu, on peut douter.
Selon cette analyse, l’important n’est donc pas en soi la valorisation marchande du travail coopératif gratuit mais la façon dont le capital traite sa “ressource” gratuite, jusqu’à la détruire (TF1 cherche seulement à cultiver des neurones, quitte à les épuiser et à susciter la misère symbolique) ou en la fertilisant. On a déjà l’habitude de ce mode de raisonnement en matière d’environnement, bien moins dans le domaine de l’esprit, où manque encore une écologie.
source: Caveat Emptor
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