Hommes libres ?
Je dis toujours que je ne suis ni de droite, ni de gauche. C’est sans doute insuffisant. Voici ce que je suis en fait.
1/ Je suis altermondialiste. Je crois que nous devons revoir la notion de croissance.
2/ Je suis écologique. Je crois qu’il faut se dépêcher de stopper la catastrophe déjà en marche.
3/ Je suis socialiste. Je crois que nous nous devons d’aider les gens qui ont moins de chance que nous.
4/ Je suis libéral. Je crois que nous ne résoudrons les problèmes évoqués précédemment qu’en profitant de l’inventivité de chacun et en agissant localement hors de tout cadre contraignant. Je crois que des gens ordinaires peuvent faire des choses extraordinaires.
Aucun parti ne porte aujourd’hui l’ensemble de ces idées. Aucun parti ne le peut d’ailleurs car le point 4 exclut tout embrigadement. Seul un réseau de gens porteur de ces valeurs peut se former. Un réseau de type distribué, décentralisé, sans la moindre forme d’autorité régulatrice.
Une ébauche de réseau existe, le réseau freemen. Mais, même s’il contient dans son nom la notion de liberté, il n’en fait pas sa clé de voûte et envisage souvent, pour les grands problèmes, des solutions propres à l’âge industriel, c’est-à-dire centralisées, globales, contrôlées… des solutions réductionnistes qui séparent les causes et les effets. Il voit le monde comme une machine.
Nous sommes pourtant entrés dans l’âge de l’information, de machiniste notre vision du monde est devenue biologique. Les causes et les effets se rebouclent sans cesse, la complexité domine, les processus ne se contrôlent plus. Il faut cesser de voir le monde comme une horloge trop bien huilée. Il faut cesser de croire que nous le maîtrisons alors que nous ne faisons qu’y vivre et y ajouter encore de la complexité.
Si les choses vont mal dans notre monde, c’est parce que la logique de l’âge industriel ne fonctionne plus. Il faut adopter une autre logique, il faut changer. C’est très difficile, même douloureux, car ça implique de revoir un modèle de société dans lequel nous baignons depuis trois siècles explique Dee Hock dans son merveilleux The birth oh the Chaordic Age.
Une fois que nous avons fait le constat de ce qui ne va plus, comme le fait très bien le réseau freemen, il faut accepter de se faire mal pour changer sa façon de se penser dans le monde. Cette seconde étape est la plus difficile, la plus exigeante, elle nous force à abandonner beaucoup d’habitudes et d’adopter de nouvelles approches.
Le livre de Dee Hock ne devrait plus nous quitter. Il démontre que la nouvelle façon de voir le monde existe et qu’elle fonctionne. Dee Hock l’a appliquée lorsqu’il a créé VISA à la fin des années 1960. Il a misé sur l’égalité de chacun des employés, il a fait exploser l’idée de management, il a parié sur l’auto-organisation… Sans qu’il le sache, en même temps, Internet s’est construit en reposant sur les mêmes principes, les principes que la nature a découverts pour faire face à la complexité croissante.
J’ai commencé cet article en disant qui je suis en quatre points. En fait, ces points ne sont pas tous de même nature. Les trois premiers (alter/écolo/socialo) sont de l’ordre du constat et en même temps de l’objectif. Le quatrième (liberté) est de l’ordre du principe. Il définit un moyen pour atteindre les objectifs.
De leur côté, les freemen se sont donnés des buts, les mêmes que j’ai listés, mais pas, que je sache, un principe qui leur permettrait de les atteindre. Or, sans principe, on n’agit pas efficacement. C’est pour cette raison que je crois que la déclaration d’interdépendance peut servir de principe. Elle peut devenir l’armature d’une nouvelle conscience politique.
source: Thierry Crouzet
1/ Je suis altermondialiste. Je crois que nous devons revoir la notion de croissance.
2/ Je suis écologique. Je crois qu’il faut se dépêcher de stopper la catastrophe déjà en marche.
3/ Je suis socialiste. Je crois que nous nous devons d’aider les gens qui ont moins de chance que nous.
4/ Je suis libéral. Je crois que nous ne résoudrons les problèmes évoqués précédemment qu’en profitant de l’inventivité de chacun et en agissant localement hors de tout cadre contraignant. Je crois que des gens ordinaires peuvent faire des choses extraordinaires.
Aucun parti ne porte aujourd’hui l’ensemble de ces idées. Aucun parti ne le peut d’ailleurs car le point 4 exclut tout embrigadement. Seul un réseau de gens porteur de ces valeurs peut se former. Un réseau de type distribué, décentralisé, sans la moindre forme d’autorité régulatrice.
Une ébauche de réseau existe, le réseau freemen. Mais, même s’il contient dans son nom la notion de liberté, il n’en fait pas sa clé de voûte et envisage souvent, pour les grands problèmes, des solutions propres à l’âge industriel, c’est-à-dire centralisées, globales, contrôlées… des solutions réductionnistes qui séparent les causes et les effets. Il voit le monde comme une machine.
Nous sommes pourtant entrés dans l’âge de l’information, de machiniste notre vision du monde est devenue biologique. Les causes et les effets se rebouclent sans cesse, la complexité domine, les processus ne se contrôlent plus. Il faut cesser de voir le monde comme une horloge trop bien huilée. Il faut cesser de croire que nous le maîtrisons alors que nous ne faisons qu’y vivre et y ajouter encore de la complexité.
Si les choses vont mal dans notre monde, c’est parce que la logique de l’âge industriel ne fonctionne plus. Il faut adopter une autre logique, il faut changer. C’est très difficile, même douloureux, car ça implique de revoir un modèle de société dans lequel nous baignons depuis trois siècles explique Dee Hock dans son merveilleux The birth oh the Chaordic Age.
Une fois que nous avons fait le constat de ce qui ne va plus, comme le fait très bien le réseau freemen, il faut accepter de se faire mal pour changer sa façon de se penser dans le monde. Cette seconde étape est la plus difficile, la plus exigeante, elle nous force à abandonner beaucoup d’habitudes et d’adopter de nouvelles approches.
Le livre de Dee Hock ne devrait plus nous quitter. Il démontre que la nouvelle façon de voir le monde existe et qu’elle fonctionne. Dee Hock l’a appliquée lorsqu’il a créé VISA à la fin des années 1960. Il a misé sur l’égalité de chacun des employés, il a fait exploser l’idée de management, il a parié sur l’auto-organisation… Sans qu’il le sache, en même temps, Internet s’est construit en reposant sur les mêmes principes, les principes que la nature a découverts pour faire face à la complexité croissante.
J’ai commencé cet article en disant qui je suis en quatre points. En fait, ces points ne sont pas tous de même nature. Les trois premiers (alter/écolo/socialo) sont de l’ordre du constat et en même temps de l’objectif. Le quatrième (liberté) est de l’ordre du principe. Il définit un moyen pour atteindre les objectifs.
De leur côté, les freemen se sont donnés des buts, les mêmes que j’ai listés, mais pas, que je sache, un principe qui leur permettrait de les atteindre. Or, sans principe, on n’agit pas efficacement. C’est pour cette raison que je crois que la déclaration d’interdépendance peut servir de principe. Elle peut devenir l’armature d’une nouvelle conscience politique.
source: Thierry Crouzet
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