11.7.06

CO2: Emission 2050

En prévision du G8, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié le 22 juin, pour la première fois, un scénario tendanciel 2050 d’envolée des émissions mondiales de CO2 liées à l ‘énergie (+137% par rapport à 2003 et 2050). Ce scénario n’est pas une simple prolongation linéaire des tendances annoncées précédemment (World Energy Outlook 2005 –WEO 2005) par l’Agence (+52% entre 2003 et 2030). "Il est fondé sur une très forte hausse du prix du brut qui conduit à développer massivement les pétroles non conventionnels et les carburants synthétiques à partir du charbon", explique un expert.

"Les politiques actuelles n’ouvrent pas la voie à un avenir énergétique durable, nous en sommes très éloignés", a averti à cette occasion le directeur de l’AIE, Claude Mandil, en présentant "Perspectives des technologies de l’énergie".Contrairement à l’affichage politique de plusieurs pays européens en faveur d’une division par deux des émissions mondiales de CO2 pour 2050, l’ouvrage estime qu’à un prix acceptable (moins de 25 dollars par tonne de CO2) les émissions pourraient, au mieux, être ramenées à leur niveau actuel en 2050, la décarbonisation des transports ne pouvant être envisagée avant la deuxième moitié du siècle.

A cet effet il faut accélérer l’amélioration de l’efficacité énergétique, donner "une forte priorité" au captage et stockage du CO2, qui permettrait de produire "plus de 5.000 TWh" d’électricité d’ici 2050 à partir du charbon, pousser les énergies renouvelables (dont la part dans l’électricité mondiale pourrait être quadruplée) et accorder "un rôle plus important au nucléaire dans les pays où c’est acceptable".

L’EIA (Energy Information Administration) se montre plus pessimiste que l’AIE en prédisant un accroissement tendanciel de 75% des émissions mondiales de CO2 entre 2003 et 2030 dans son dernier rapport annuel (International Energy Outlook - IEO 2006), publié le 20 juin.

L’agence américaine mise sur une hausse de la consommation de charbon de 2,5% par an durant cette période contre 2,4% pour le gaz et les renouvelables raccordables au réseau. La capacité nucléaire progresserait durant la période de 21% malgré un "déclin significatif en Europe".
Dans un communiqué publié le 28 juin, l’EIA a annoncé par ailleurs que les émissions américaines de CO2 (énergie) n’avaient augmenté que de 0,1% en 2005 ce qui porte leur progression depuis 1990 à 18,4%.

source: Odile Meuvret Ministère de l'écologie et du développement durable