23.5.06

Du plus-que-parfait à l’imparfait du futur

Apprendre à innover est un véritable défi collectif. La multiplicité des informations et des incertitudes engendre le chaos et non le discernement. Il s’agit de réussir, en continu, à apprendre ensemble. Sans apprentissage, pas de salut. Mais faut-il, quand on apprend, faire bien du premier coup, être parfait dès la première fois, devenir plus-que-parfait ? Non. Le futur, forcément, se construit par approximation, par effet-erreur. Il se corrige à chaque étape : l’imparfait crée le futur, dans un processus complexe de déstabilisation et de re-création.
D’où l’urgence qu’il y a à se centrer sur les processus avec plus de recul. " Que se passe-t-il ? Quels sont les processus anciens répétitifs ? Comment prendre une respiration et retourner dans l’échange avec une idée neuve ? ". Répondre à ces questions, c’est élargir sa perception de la situation. Donc apprendre des choses nouvelles.

Finalement, le changement, ce n’est peut être que cela : apprendre à apprendre, en continu, à agir différemment. C’est donc créer les conditions propices à l’expérimentation des possibles en procédant par approximations successives et en sachant tirer la leçon de ses échecs. Et savoir s’ouvrir à l’exception, à la surprise, aux paradoxes, avec l’aptitude à remettre en question en souplesse ses acquis. Imparfaitement.

source: Danièle Darmouni La lettre & L'esprit