Etude clinique d'une epizootie ....
Pathologie des systèmes d'aide de l'état ou " Comment on peut, en mettant en place un système d'aide, entraîner un freinage de ce que l'on souhaite accélérer tout en faisant plaisir à tout le monde "
L'expérience administrative de Jean Michel Yolin l'a conduit à de nombreuses reprises a observer une pathologie particulièrement pernicieuse des systèmes d'aide, d'autant plus dangereuse qu'elle est a la fois toxique et euphorisante (1). Cette maladie, en général congénitale, étant très répandue, il lui a paru utile d'en faire une étude clinique reprise dans ce billet . Il ne lui a malheureusement pas été possible de proposer une thérapeutique efficace : bien souvent, la seule issue raisonnable envisageable est l'avortement quand il est encore temps et, sinon, l'euthanasie.
Le mécanisme du mal
L'Administration dépensière constate que telle ou telle évolution ne se produit pas au rythme souhaitable pour la collectivité (économie d'énergie, épuration de l'eau, automatisation, investissement... ) ; le rythme actuel des sommes qui y sont consacrées est de S, il faudrait passer à 1,5 S. Il est donc nécessaire de disposer pour cela d'une dotation budgétaire de 1,5 S x lambda (si lambda est le taux de subvention qui est considëré comme incitatif).
Après d'âpres et longues négociations (l'année budgétaire étant exceptionnellement difficile, comme tous les ans) l'arbitrage tombe : 2/3 S.lambda
Que se passe-t-il alors :
- 1. Pendant toute l'élaboration du système d'aide, les actions dans le domaine considéré ont été suspendues (les bénéficiaires potentiels, à juste titre, craignent que s'ils ont réalisé leur investissement avant la mise en place du système d'aide ils en seront exclus)
- 2. pendant l'instruction des dossiers, la poursuite de l'inaction continue de plus belle
- 3. comme 2/3 S.lambda est inférieur à S.lambda il y a 1/3 des dossiers qui ne sont pas retenus : (en supposant que les dossiers présents sont ceux qui se seraient fait tout seuls) bien souvent le promoteur du projet au sein de l'entreprise passe pour un incapable (au moins) et le projet est mis au placard. On en fait donc moins que sans système d'aide.
- 4. Le Budget est content : il a économisé 4/3 S.lamda au contribuable par rapport aux propositions manquants de rigueur (par définition) du service dépensier
- 5. le service dépensier est content puisqu'il peut afficher à son palmarès 2/3 S (puisqu'il a apporté une subvention à ces opérations c'est presque comme si c'était lui qui les avait réalisées) et il peut soutenir que l'on a fait un progres significatif (la situation de référence étant bien entendu l'inaction)
- 6. les bénéficiaires sont contents car ils ont touché des subventions de l'Etat pour des opérations qu'ils auraient de toute façon réalisées (dans la mesure bien entendu qu'ils touchent l'argent promis ce qui, il faut le reconnaître, n'est pas toujours le cas dans certaines procédures).
C'est ainsi que l'on arrive :
- à retarder ce que l'on cherche à accélérer
- à en faire moins que si l'on ne s'en était pas occupé
- à rendre tout le monde heureux.
Il n'est pas étonnant dans ces conditions de constater les ravages de la maladie d'autant plus graves que le diagnostic est porté tardivement : le malade étant persuadé d'être en bonne santé n'a pas tendance à se soigner.
(1) de récents échanges m'ont montré que cette maladie avait été diagnostiquée en dehors de la France : un cas a été signalé au niveau des aides CEE et le PCRD (programme cadre de recherche développement) est un cas extrême de pathologie administrative : voir l'article de JMY
source: Jean Michel Yolin http://yolin.net/
L'expérience administrative de Jean Michel Yolin l'a conduit à de nombreuses reprises a observer une pathologie particulièrement pernicieuse des systèmes d'aide, d'autant plus dangereuse qu'elle est a la fois toxique et euphorisante (1). Cette maladie, en général congénitale, étant très répandue, il lui a paru utile d'en faire une étude clinique reprise dans ce billet . Il ne lui a malheureusement pas été possible de proposer une thérapeutique efficace : bien souvent, la seule issue raisonnable envisageable est l'avortement quand il est encore temps et, sinon, l'euthanasie.
Le mécanisme du mal
L'Administration dépensière constate que telle ou telle évolution ne se produit pas au rythme souhaitable pour la collectivité (économie d'énergie, épuration de l'eau, automatisation, investissement... ) ; le rythme actuel des sommes qui y sont consacrées est de S, il faudrait passer à 1,5 S. Il est donc nécessaire de disposer pour cela d'une dotation budgétaire de 1,5 S x lambda (si lambda est le taux de subvention qui est considëré comme incitatif).
Après d'âpres et longues négociations (l'année budgétaire étant exceptionnellement difficile, comme tous les ans) l'arbitrage tombe : 2/3 S.lambda
Que se passe-t-il alors :
- 1. Pendant toute l'élaboration du système d'aide, les actions dans le domaine considéré ont été suspendues (les bénéficiaires potentiels, à juste titre, craignent que s'ils ont réalisé leur investissement avant la mise en place du système d'aide ils en seront exclus)
- 2. pendant l'instruction des dossiers, la poursuite de l'inaction continue de plus belle
- 3. comme 2/3 S.lambda est inférieur à S.lambda il y a 1/3 des dossiers qui ne sont pas retenus : (en supposant que les dossiers présents sont ceux qui se seraient fait tout seuls) bien souvent le promoteur du projet au sein de l'entreprise passe pour un incapable (au moins) et le projet est mis au placard. On en fait donc moins que sans système d'aide.
- 4. Le Budget est content : il a économisé 4/3 S.lamda au contribuable par rapport aux propositions manquants de rigueur (par définition) du service dépensier
- 5. le service dépensier est content puisqu'il peut afficher à son palmarès 2/3 S (puisqu'il a apporté une subvention à ces opérations c'est presque comme si c'était lui qui les avait réalisées) et il peut soutenir que l'on a fait un progres significatif (la situation de référence étant bien entendu l'inaction)
- 6. les bénéficiaires sont contents car ils ont touché des subventions de l'Etat pour des opérations qu'ils auraient de toute façon réalisées (dans la mesure bien entendu qu'ils touchent l'argent promis ce qui, il faut le reconnaître, n'est pas toujours le cas dans certaines procédures).
C'est ainsi que l'on arrive :
- à retarder ce que l'on cherche à accélérer
- à en faire moins que si l'on ne s'en était pas occupé
- à rendre tout le monde heureux.
Il n'est pas étonnant dans ces conditions de constater les ravages de la maladie d'autant plus graves que le diagnostic est porté tardivement : le malade étant persuadé d'être en bonne santé n'a pas tendance à se soigner.
(1) de récents échanges m'ont montré que cette maladie avait été diagnostiquée en dehors de la France : un cas a été signalé au niveau des aides CEE et le PCRD (programme cadre de recherche développement) est un cas extrême de pathologie administrative : voir l'article de JMY
source: Jean Michel Yolin http://yolin.net/
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